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Le terrier

La nuit noire, le son des bottes, des cris, les geignements des blessés à travers les sous-sols. Les uns, les atours détrempés, le visage sale, à demi recouverts d’un linge, sillonnaient les grottes à la recherche de quelques issues. D’autres gisaient par terre, se contorsionnant parmi les corps déformés. Au loin, éclairé à la lumière de la lune, se poursuivait l’incendie.

Les cendres s’infiltraient partout.

— À quoi pensez-vous, mon père ? demanda le garçon à la peau rougie, à la barbe naissante, étendu sur le sol.

Un bras pressé contre ses béquilles, l’autre occupé à répandre des pommades, André Rezar avait de nouveau troqué sa soutane usée et son grand livre contre une blouse sanguinolente. Une paire de ciseaux ainsi qu’une dague tintaient à la lumière des torches. Ses longs cheveux gris reluisaient d’un liquide bariolé, de monceaux de chair, d’éclats osseux. Il boitillait aux côtés de deux assistants volontaires, réclamait sans cesse de nouveaux onguents qui, après fouille minutieuse, ne lui parvenaient qu’en maigre quantité.

— À quoi je pense ? répondit-il du tac au tac. « Tu serais déçu, je crois, de la vacuité des réflexions d’un vieillard. Des fraises vois-tu, j’aimerais manger des fraises. Les vergers des Guilfrei regorgent de ces petites merveilles. Ma mère, à l’époque, s’arrangeait à m’en faire parvenir un panier chaque été, au cours de mes études monastiques. J’ai traversé par trois fois les océans, ai prêché en toute sorte de lieux et situations. Et ce sont les fraises qui me viennent en tête, les fraises qui occupent mes pensées, au crépuscule de mes jours. (Il rit, ce qui provoqua, au vu du miasme ambiant, une violente quinte de toux) L’être humain, par bien des égards, est un être surprenant, tu ne trouves pas ?"

— Oui, approuva l’intéressé, suffocant, « Oui, c’est vrai ».

Les cris, les plaintes, les lamentations le tirèrent de sa contemplation. Il s’achemina au chevet du patient suivant. Ce dernier, le teint jauni, les dents resserrées sous la douleur, arborait une cuisante entaille au niveau du foie. Il tendit deux doigts fébriles en direction d’André, qui s’en saisit, pria, avant d’appliquer sa médecine. Ici, un malabar à la mâchoire fendu gargouillait des paroles inintelligibles, un autre récitait un cantique, un autre encore, la chair du mollet retiré sur toute la longueur, pestait à l’égard des soins reçus. Le tout bourdonnait dans ses oreilles.

« Des morts en sursis », songea le prêtre, sommant ces assistants de retourner jusqu’au dispensaire. « Tous, moi compris. Ne devrais-je pas, en ce cas, mettre un terme à leur agonie ? Non. Non jamais. Ce serait les condamner à l’enfer. » Il se détourna.

« Si tenté que nous n’y sommes pas déjà. »

Des groupuscules alliés passaient, repassaient parmi les mutilés, sans se soucier d’aucun d’entre eux. Des disputes, des polémiques éclataient entre les valides. Les langues de feu brillaient, crépitaient à l’envi. Elles semblaient déjà festoyer la victoire.

— Mon père ? s’enquit à nouveau le garçon, profitant de la proximité de l’ecclésiastique.

— Je vous écoute, Paco.

— Je… l’adjointe Eva, tout à l’heure, elle est partie négocier avec l’ennemi non ? Tout n’est pas perdu alors. (Il tenta de se redresser, mais sans succès) Le Commandant Bolles reviendra-t-il bientôt ? J’apprécie la régente, mais…

— Oui, le coupa André Rezar tout en suturant la plaie d’un mourant, « oui, je comprends votre ressenti. Mme Derrocado témoigne, sous bien des aspects, des aptitudes nécessaires au commandement. Mais elle n’est pas le Commandant. Benedict est tout simplement irremplaçable. (Il sourit) Vous le reverrez, je puis vous garantir que les adjoints retourneront ciel et terre jusqu’à retrouver sa trace. D’ici là, reposez-vous, sans quoi votre blessure ne guérira pas. Vous souhaitez servir de nouveau n’est-ce pas ? »

Le prêtre, sur ses entrefaites, jeta un coup d’œil à la jambe de son interlocuteur. Celle-ci, violacée du talon jusqu’aux genoux, affichait un aspect poisseux, purulent. Paco Cursilla, au cours de la traversée des massifs, avait laissé traîner son pied trop près des roues du carrosse. Les lésions au départ, ne consistaient qu’en de simples fractures ouvertes, un miracle, vraiment, au vu de la charge du véhicule. Les uns prétendaient que l’élasticité du sol boueux avait joué en sa faveur, d’autres justifiaient ceci par la vigueur de ses os. Malheureusement, la fièvre avait suivi. La plaie s’était infectée en l’espace de deux jours à peine. L’état du garçon, à présent, nécessitait l’amputation. André s’y refusait toutefois. Des cas autrement plus urgents requéraient son attention. Les cris redoublèrent. On toussait, crachait, dans une cacophonie infernale.

Une jeune femme hirsute, affublée d’une cuirasse trop grande, de guenilles, de haillons, s’arracha du voile obscur. Elle se délesta de ses effets et, déformant son linge de tête, porta deux doigts entre ses lèvres fines et ciselées. Elle considéra les corps étendus de ses compagnons, hoqueta, mordilla, écarquilla les yeux. Ses ongles crasseux perçaient à travers la chair de ses paumes.

— Emilia, s’étrangla le prêtre, bondissant à ses côtés. « Emilia, vous vous sentez bien ? Vous n’êtes pas blessé ?"

— Non, j’étouffe, pleurnicha-t-elle. « Je n’en peux plus, mon père. L’Unique nous a abandonnés. Appelez-le. Nous jeûnerons tout un mois. Non ! Toute une année ! Il y a des morts partout, du sang. (Elle se ramassa sur elle-même, puis, dans un rugissement déchirant :) ILS VONT NOUS MASSACRER ! TOUS, JUSQU’AU DERNIER. Appelez-le. Appelez-le, par pitié, dites-lui d’intervenir. »

Les larmes coulaient, creusaient le long de ses joues de maigres sillons rosés. Les hommes, les femmes encore en état apparaissaient, disparaissent à travers la brume opaque, tels des fantômes. Elle hurlait de toutes ses forces, tremblait, sursautait à tout bout de champ. André recula à la vue d’une hachette.

— MAIS QU’ATTENDEZ-VOUS, LA SAINT GLINGLIN ? fulmina-t-elle, son arme au poing. « Nous avons combattu toute la nuit. Nous avons même ouvert une brèche, mais ça ne suffit pas. Non. Non non non. Appelez-le. Faites votre travail. (Elle engloba d’un geste l’assemblé) Tout ça, c’est votre faute. Oui. Votre faute. Vous n’avez pas assez prié. Dites-lui de me rendre mes fils. Hiram d’abord, puis Pory. N’oubliez pas Jair. Qu’il m’indique où aller, que je puisse retrouver les miens. »

André Rezar de Guilfrei, une dernière fois, leva vers le ciel l’index de sa main droite, elle-même encerclée par le bas de sa jumelle. Il détacha, renoua ses longs cheveux gris avant d’entamer un cantique. Son interlocutrice trépignait, le sourire aux lèvres.

Le souvenir des fraises, alors, envahit de nouveau son esprit.

Trois silhouettes brillaient à travers l’obscurité. La première, celle d’un éclaireur au nez pointu, à la carrure imposante, progressait à petites enjambées. Le fer d’une matraque tintait à sa ceinture, dans sa main gauche, celui d’un bouclier. Ses braies, déchirées par endroit, révélaient d’affreuses lacérations. Il redressa la tête, étudia la roche de haut en bas. Son voisin cracha à la vue de la paroi inerte.

— Dépêchons ! répétait pour la énième fois Vuelvo. (Il toussa, reprit son souffle avec difficulté) « Par le diable, n’existe-t-il aucune autre sortie ? »

Ses petites jambes trottinant derrière l’estropié, Maria fermait la marche. Elle arborait une chemise trop longue ainsi qu’un pantalon avec ourlet. Son visage présentait un défilé de plaques cramoisies, ses joues bouffies, une couche de cendres imbibée d’eau. On avait revêtu sa figure d’un linge, soin qu’elle refusa tout d’abord, mais qui, elle le reconnaissait maintenant, lui avait épargné bien des tracas. Les cris des vivants, les plaintes, la tourmentait. La poigne de Vuelvo lui comprima les doigts.

La vue des membres déchiquetés, des gueules fendues, des viscères à l’air libre, lui retournait l’estomac. Elle avait souhaité s’éloigner du camp, quitter, ne serait-ce qu’un instant, le contact des blessés. Elle regrettait son choix à présent.

Le trio poursuivit son échappée, remonta le long des murs, des aspérités. La recrue, docile, se pliait aux quatre volontés de Vuelvo. Celui-là, son unique bras porté au plus haut des remparts asphyxiants, éclairait la voie. Il ne cessait de rabâcher des évidences, renâclait, toussait, puis recommençait, sans discontinuer. La totalité des grottes parcourue, il proposa de réitérer, une fois, deux, puis trois. Le chemin tracé tournait sur la droite, sur la gauche, et inversement. Partout gisait des corps abattu, là, un adulte esseulé, une femme grosse, recroquevillée sous ses guenilles. Maria fermait les yeux, se laissait charrier. Le sang collait à ses chaussures.

La fumée semblait s’épaissir, sa gorge lui brûlait.

— Fouille mieux, Tito ! tonnait Vuelvo, infatigable. « Nous allons dénicher quelque chose, j’en suis sûr. »

Alors, en une impasse maintes et maintes fois inspectée, Tito repéra une sortie potentielle. La faille, de forme ovale, s’enfonçait à travers la roche. Elle générait un souffle frais, apaisant, preuve de sa connexion avec l’extérieur. Vuelvo, aussitôt, poussa un hourra surjoué. Il relâcha l’enfant, écarta d’un geste son acolyte avant de jeter son dévolu sur ledit orifice. Ses pieds dépassaient à peine lorsqu’il se figea, sans un mot tout d’abord, puis, tel le tonnerre, jura de tout son saoul. Impossible de traverser. Tito cependant poursuivait l’exploration. Il tâtonna la pierre quelques instants, renifla, jusqu’à découvrir à son tour un nouvel accès, plus grand de toute évidence. Vuelvo sursauta, exécuta un volte-face.

— Place, place ! pesta-t-il, le repoussant de son bras valide. « En l’absence d’Eva, c’est moi qui commande ici. »

L’intéressé se soumit à son autorité, offrit à la gamine l’occasion de respirer un peu. Maria toussait, tremblait comme une feuille, lorsqu’elle gagna le fond du premier boyau. Son interlocuteur la rassura, lui chuchotant que l’Unique veillait sur eux, qu’ils allaient s’en sortir, sans aucun doute.

Il n’y croyait pas, c’était évident. Elle non plus.

Des années durant, on l’avait bassiné des préceptes du Saint-Père. Et pourquoi, au juste ? Ces types là, dehors, troquaient la vie d’autrui contre de petites pièces de cuivres ou d’argents. Ils tuaient, molestaient, incendiaient, dépouillaient les honnêtes gens. Ils péchaient sans complexes, et l’Unique n’intervenait pas. Pourquoi délaisser la communauté ? Pourquoi lui prendre Luis et Pory, ses deux seuls amis ? Le père Rezar savait lui, il communiait avec Le dieu au cours de ses nuits, de ses prières. Peut-être devrait-elle rebrousser chemin afin de lui poser la question ?

Elle hoqueta soudain, se détourna du courant d’air. On parlait à l’extérieur. Un inconnu conversait avec Vuelvo d’une voix claire et cristalline, avec calme et déférence.

— Nous sommes peut-être sauvés, clamait l’estropié, hystérique, « tu m’entends, camarade. Par le diable Tito, laisse-moi inspecter ce trou-ci. Nous ne mourrons pas. J’en suis convaincu ! »

L’acier d’une lame tinta.

— Alors c’était toi, n’est-ce pas ? J’ai toujours su, toujours ! ricana-t-il. « Jamais Benedict n’aurait dû vous faire confiance. Lâche ton arme, ordure, les mains bien en évidence. »

Silence.

— Dernier avertissement mon gars. Rend toi, et nous consentirons à t’accorder une mort rapide.

Les menaces, les bravades tonnèrent, formèrent un écho le long du tunnel obscur. La mélasse, de nouveau, redoublait d’épaisseur. Bientôt, les chocs sifflèrent dans ses oreilles. Maria se recroquevilla, incapable de voir ni comprendre la teneur des événements. Elle se remémora les combats : les hommes, les femmes affluaient dans toutes les directions, charriant dans leurs courses les vêtements, les couteaux, les masses et les couvertures. Eva menait les troupes, aux côtés de Galen et de Nathanaël. Ils ne reviendraient pas. Non. Enfin, le silence tomba, un silence terrible, sans contraste. Soudain, un mouvement. Elle réprima un hoquet.

Quelque chose l’attrapa au col, la tira violemment hors de sa cachette. Le doux contact de l’air disparut.

Dehors, elle perçut d’emblée, adossée contre la paroi, le corps désarticulé de Tito. Le vieil estropié, quant à lui, baignait dans son propre sang, la pommette crevée, à demi pulvérisée. Elle contempla, l’estomac noué, la silhouette éclairée de son ravisseur : de son cuir chevelu goûtait une peinture bariolée, laquelle imbibait la partie supérieure de son linge de tête. Son œil droit, ses oreilles, son nez, tous trempés d’écarlate, dégoulinaient sur son pourpoint noir à manches tailladées. Il arborait du reste une torche. « Sauvé » souffla Maria, à part d’elle, « le tueur s’est enfui. »

Alors pourquoi, pourquoi tremblait-elle ?

— Calme-toi ma jolie, chanta le nouveau venu, un sourire affable plaqué sur les lèvres. « Tout ira bien, promis. »

Le brillant d’une lame, un sifflement. Elle se sentit flotter. Elle avait froid. La fumée tapissait les murs, les plafonds. Au loin se dessinait l’incendie. Or, progressivement, les sons se dissipèrent, la douleur s’évanouit. Puis les ténèbres, le néant.

Il marchait, marchait sans se retourner. Le monticule flamboyait dans son dos, le confortait dans la bonne direction.

Arqué, Galen remonta les bords de son masque de lin, attesta de la présence de son arme, dans un geste machinal. Une douleur lancinante le foudroya. Il tituba, s’effondra sur le ventre. Sa torche lui glissa des mains. Le miasme l’enveloppait, le comprimait. S’en suivit une violente quinte de toux, une épaisse lampée de sang chaud frappa l’ensemble caillouteux flanqué par terre. Il se redressa pourtant, cracha, avant de récupérer son bien.

Deux silhouettes se dressèrent derrière le brouillard obscur. Un soldat du bataillon des éclaireurs pointait une hache à son encontre. Son camarade suffoquait, flanqué sous des couvertures. L’ex-adjoint s’identifia, rassura ses interlocuteurs, afin de rallier leur position. La manœuvre réussie, il gratifia le premier d’une fente, puis, sans manifester la moindre émotion, perça de sa demi-lance la poitrine du second. Plus tard, il exécuta plusieurs de ses hommes, un estropié isolé, ainsi qu’une cellule civile. Au nord du camp, il dénicha un groupe de femmes affublées de haillons. Celles-ci, blotties les unes contre les autres, marmonnaient une mélopée à l’adresse de l’Unique. Son périple macabre se poursuivit.

Galen, vacillant, rôda jusqu’au dispensaire, où se succédait un défilé de corps transis, des blessés graves et légers, des moribonds sur lesquels il s’empressa d’appliquer sa doctrine. Au centre de cette fosse mortuaire gisait, aplati sur le ventre, le cadavre d’André Rezar. Des traces de luttes, ainsi qu’un épais sillon sanglant raccrochait le prêtre à la dépouille d’Emilia qui, le minois perclus d’entailles, de contusions, de bosses et d’hématomes, arborait une paire de ciseaux en plein abdomen.

« Gâchis que tout ceci ». Quel idiot irait précéder les pas d’un vieil officier brisé, qui plus est ivre de son propre pouvoir ? » Benedict Bolles est mort, pesta-t-il au-devant de l’assemblée funèbre. « Votre fidèle Commandant vous a précipité vers l’abîme. Et tous, tous, vous l’avez suivi sans objections. »

Il aimait la Communauté. Il l’aimait, d’une passion toute personnelle. Galen n’avait jamais chéri ni respecté que le sang. Des titres de noblesse ? De propriété ? Le pécule produit de quelques placements ? Rien qu’aucune lame ne put trancher, qu’aucune armure ne put amortir. De toute sa vie, il ne s’était attaché à personne, non par vanité, par idéal, ou prétention, mais tout bonnement car il en était incapable. L’amour, ce sentiment merveilleux clamé dans les contes et les chansons, l’amour était pour lui concept nébuleux, sans intérêt. Tout du moins jusqu’à cette audience avec le Commandant. Il se souvint de cet étrange sentiment, de cette chaleur étouffante, au-delà des portes de l’avant-poste. Hernan trépignait à l’idée d’obtenir un poste à responsabilité, lui parcourait les lieux, ébranlé. « Le passé n’a pas d’importance », avait déclaré Benedict Bolles, balayant l’argumentaire de Vuelvo. « Je vous accorde ma confiance, messieurs. Servez la Communauté, et jamais celle-ci ne vous fera défaut. » Son frère ne lui pardonnait pas son ascension. Il n’en avait cure. Il avait trouvé sa place.

Mais de tout ceci, désormais, ne subsistait que cendres et désolations. Terminé, le sifflement des flèches, le bris des boucliers. Terminé les banquets frugaux, les prises, les trophées, les entrevues des adjoints. Il appartenait aux vivants d’y mettre un terme.

Terrassé par la douleur, subissant quintes de toux et brûlures au contact du nuage incandescent, Galen se traîna jusqu’à la limite de l’incendie, lequel dardait de ses rayons les corps des premiers macchabées. Il s’installa au chevet d’Eva, la considéra de pied en cape : la régente gisait sur le dos, parallèle à son épée. Ses longs cheveux auburn formaient comme une auréole tout autour de son visage qui, étrange, reposait sous un linceul. De son armure de cuir bouilli, détrempée, gouttait un flot sanguin continu. Galen se délesta de sa demi-lance, épousseta son pourpoint avant de déchirer d’un geste son propre linge de tête.

Il se saisit de son poignard qui, chantant une dernière fois, s’abattit en une pluie nourrie d’éclats rouge vif.

Vous lisez l’édition Live de MISE A SAC, , de Le Roi Hurleur. CC BY-NC-ND 4.0
Dernière mise à jour du chapitre : 2025-07-22 (révision : -non défini-)
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