puce_charnier
Grotte inconnue

Un cri sauvage, déchirant, vibrait à travers les souterrains. Des colonies entières de colargas fuyaient par les tunnels, les failles et les fissures, persuadées de l’avènement prochain de quelques prédateurs terrifiants. À la surface, une brise légère vint accentuer le calme plat du monde extérieur.

Au centre de ce dédale antique courraient les flots d’un ruisseau. À proximité, les flammes d’un campement crépitaient sous la surveillance d’un orque au crâne lisse, à la peau vert-pâle, parcourue de petites rides creusées. Une profonde entaille déclinait depuis son oreille droite, jusqu’au bas de sa mâchoire, elle-même séparée en plusieurs tronçons. La bête, assise sur un rocher, lisait un fascicule aux bordures écaillées, insensible aux cris du captif. Ceux-ci, bientôt, se changèrent en plaintes, en sanglots, en murmures. Pory suffoquait. De petites volutes de poussière volaient au rythme de sa respiration.

— C’est bon, t’as fini ton cirque ? grogna la Charogne, son attention toujours portée sur sa lecture. « On peut discuter ? »

Pour toute réponse, l’enfant émit un gémissement, puis tira sur ses liens jusqu’à produire un sifflement.

— Tu te poses sans doute tout un tas de questions. Alors j’vais la faire simple, histoire d’être sûr qu’on se comprenne bien. T’es dans la merde fiston. Tes collègues sont foutus, tu trempes avec des morts, et la loi voudrait que t’emboîtes le pas. Pas moi. Je pense qu’on peut s’arranger tous les deux.

La Charogne quitta le confort de son siège, rangea les documents parmi ses affaires, puis dégagea du pied une énorme bûche.

Les ténèbres s’épaissirent.

— Voilà ce que je te propose, poursuivit-il. « Toi, tu me rencardes sur tes petits camarades, et moi je te laisse filer d’ici. Qu’est-ce que t’en dis ? Plutôt pas mal non ? »

— Où est-ce qu’on est ?

Les mots semblaient sortis d’eux-mêmes de la bouche du petit garçon. Le monstre le terrifiait, les images et les sons des derniers instants de Jair se bousculaient dans son esprit. Trahir sa mère, trahir Maria, le père Rezar et tous les autres ? Et puis quoi encore ! Une haleine fétide souffla sur son nez. L’orque se tenait accroupi devant lui, ses deux iris bruns plongés dans les siens. La lumière du camp avait disparu. La lueur d’une torche surlignait les contours des cicatrices de son ravisseur. Pory hurla, protesta, tenta de se dessaisir de sa poigne. Celui-ci l’immobilisa, puis ligota ses jambes au moyen de deux cordelettes. Les nœuds resserrés, il vérifia celles-ci d’un geste vif, afin d’en attester la solidité.

— Pense à ce que je t’ai dit, gamin, reprit la bête, se redressant non sans difficulté, « prend tout ton temps. Tu peux repartir d’ici sans problèmes, ou passer un sale quart d’heure. Pour moi, le résultat sera le même. »

Ce sur quoi la torche disparut, le son des bottes, du métal, la lueur du flambeau s’effaça dans le lointain. Le petit garçon contint ses sanglots, ne sachant quelle attitude adoptée.

— Attendez, attendez, revenez ! Par pitié. NOON !

Puis l’écho, le silence.


L’écoulement des eaux, le fracas des gouttes sonnait successivement à ses oreilles. Ses yeux, comme deux billes luisantes, fixaient l’obscurité. Les ténèbres saturaient son champ de vision.

Il entreprit de se relever, tira sur ses liens, de toutes ses forces. Son bonnet glissait, son menton raclait contre la roche, ses genoux le lançaient à travers la toile de son pantalon. Une quinte de toux survint. Il chuta, puis cracha une fine pellicule de poussière. L’écho se répercuta, encore, et encore. De longues minutes, des heures peut-être, s’écoulèrent jusqu’à son entière disparition. Impuissant, saisi à la fois d’une rage et d’un chagrin fou, le petit garçon cogna d’une épaule le sol froid. Il écarquilla les yeux sous la surprise, tant par la douleur que devant le mouvement obtenu. Aussitôt, il recommença, frappa sur la droite, puis la gauche, jusqu’à produire de l’élan. Il roula sur le dos, puis lâcha une succession d’éternuement au contact de l’air ambiant. Une première victoire.

La crise terminée, il crut apercevoir au plafond quelques chutes d’étoiles filantes. Il sourit. Il ne s’agissait là que de simples stalactites, des piliers renversés, parcourues par les eaux. De fins sillons liquides dévalaient les courbes de la voûte.

Un détail, toutefois, retint son attention : il pouvait voir jusqu’à cette voûte, chose impossible depuis le départ de son ravisseur. La lumière extérieure perlait à travers la paroi. Revigoré par cette découverte, il tourna la tête de gauche à droite et devina deux sorties, chacune située d’un bout à l’autre de la caverne. Les restes du foyer rougeoyaient dans l’obscurité. Il contempla de nouveau la voûte, ses reliefs, ses zones sombres, toujours imperméables. L’humidité formait des schémas à mesure de ses réflexions. Il tenta de se saisir d’un galet, échoua, puis résolut d’un tout autre stratagème. « C’est la seule solution », répétait-il sans cesse, « la seule, la seule ». « Du courage, comme Luis, comme Jair, comme maman. » Ses épaules frappèrent encore la pierre, et il lui fallut par trois fois pivoter sur lui-même avant d’atteindre sa destination. La lisière du camp irradiait d’une chaleur agréable. Il contint un haut de cœur, puis subit une nouvelle quinte de toux. Son esprit fourmillait d’images, de senteurs et de souvenirs.

Quatre flammèches disparurent coup pour coup parmi les cendres et Pory, devenu blanc comme un linge, se précipita. Il inspira de toutes ses forces, puis, le visage contraint, exécuta son ultime rotation. Ses poignets côtoyèrent les braises, et le petit garçon, dans un instant de pure naïveté, se permit l’idée absurde d’une opération sans douleur. Il se trompait. Un élancement sourd, cuisant, remonta le long de sa colonne vertébrale. Son organisme le suppliait, l’implorait de se retirer. Il étouffa un premier cri, explosa en un second, qui se répercuta tout du long. Il pleurait, transpirait, une odeur de chair brûlée pénétrait ses narines. Enfin, ses défenses cédèrent, le contact fut rompu. Recroquevillé, brisé contre le sol gelé, l’enfant sanglotait. Sa mère, une belle jeune femme aux cheveux dorés le fixait tendrement. Il se souvint de sa douce étreinte, de son parfum. Il la reverrait. Oui, bientôt, lorsqu’il quitterait cet endroit. Il rejoindrait l’avant-poste, informerait le Commandant de la mort de Jair et d’Isaî. Les larmes coulaient sur ses joues.

La douleur commença à s’estomper. Il ouvrit les yeux, puis, tout en douceur, relâcha ses omoplates. Ses membres vibraient, ses muscles, tétanisés, répondaient avec latence. Plein d’espoir, il tenta d’écarter les bras. Sans succès. Les cordes, sans doute, ne survivraient pas longtemps. Il patienta. Elles ne cédaient pas. Il répéta son offensive une fois, deux fois, trois fois. Elles ne cédaient pas. Les gouttes tombaient, les eaux poursuivaient leur échappée, lui restait seul, tantôt immobile, tantôt gesticulant. Il riait, pleurait, murmurait des prénoms, récitait des cantiques entendus de la bouche du père Rezar. Des années semblaient s’écouler, les cordes ne cédaient pas.

Elles ne cédaient pas.

Enfin, les ténèbres s’évanouirent. Le son des bottes, du métal, le flambeau d’une torche traça des formes complexes contre les parois. Pory se ramassa sur lui-même, blotti contre quelques objets imaginaires. Le nouveau venu enjamba le corps de l’enfant, puis chemina jusqu’au campement. Le fracas d’un sac retentit, suivi d’un écoulement liquide. Une explosion survint, et le foyer retrouva son apparence d’antan.

— Alors, t’es prêt à te mettre à table ? rugis la Charogne.

— P… Pitié, siffla Pory, la gorge sèche.

Le colosse reposa une fiole dans la poche arrière de son bagage, en retira ses feuillets aux bordures écaillés, puis se redressa non sans mal. La lame d’un poignard brillait à sa ceinture.

— Sûr de ton choix ? Saigner les mioches c’est pas trop mon truc. (Il soupira) Enfin, c’est toi qui vois.

Le petit garçon observa son ravisseur reposer son fascicule. Il avait froid, mais tremblait sous les brûlures, les ecchymoses et les courbatures. Il était prêt à parler, à dénoncer n’importe qui, pourvu que cesse cet enfer. Une part de lui-même luttait toutefois, et il n’offrit à son interlocuteur qu’un geignement plaintif. Celui-ci, un brin déçut, l’examina des pieds jusqu’à la tête, puis décrocha la lame courbée pendue au crochet de sa ceinture. Il s’empara de ses deux jambes soudées, puis, après l’avoir soulevé dans les airs, bloqua ses mollets contre son aisselle. Le dos tendu, l’arrière du crâne frottant contre la pierre, Pory fut soudain guéri de son mutisme. Il était trop tard cependant.

— J’vais parler, pitié ! brailla-t-il tout en gesticulant.

— On va commencer par les pieds ! chanta la Charogne. « Après ça, je verrais à l’humeur. »

Il arracha les chaussures. Pory se débattait, implorait, sans interruption. Il sentit une touche de fraîcheur, suivi d’un picotement. La lame croquait la chair, épousait les contours de son gros orteil. Un liquide chaud s’écoula le long de sa voûte plantaire.

— Aaaaahhhhh, arrêtez, arrêtez par pitié ! j’vais parler !

— J’ai pas bien entendu.

— NON ! NON !

— J’AI PAS BIEN ENTENDU. TU PARLES OU PAS ?

— JE PARLE, reprit l’enfant, au bord de la crise de nerfs. « TOUT CE QUE VOUS VOULEZ. LÂCHEZ-MOI MAINTENANT ! LÂCHEZ-MOI, PAR PITIÉ ! LÂCHEZ-MOI ! »

La pression disparut, de façon si brusque, si soudaine, que Pory supposa l’espace d’un instant s’être brisé les os fessiers. Il se ramassa sur lui-même, se recroquevilla, en un réflexe primitif. L’ombre de la bête le recouvrit.

— C’est quoi ton nom ?

— P... Pory, bégaya l’intéressé tout en dégageant d’un souffle la morve étendue sur ses lèvres, « Poryduro, m’sieur ».

— Retourne-toi.

Il s’exécuta. Un léger frottement survint, suivi d’un claquement sec, qui provoqua chez lui un sursaut. L’opération se répéta, et celui-ci fut bientôt soustrait de chacune de ses entraves.

Libérés, ses deux pieds boitillèrent jusqu’à retrouver la trace de ses chaussures, qu’il enfila non sans difficulté. La lumière du foyer révélait un nombre incalculable de pierres, de cailloux et de galets, le tout disposé autour du camp. Le petit garçon parcourut la scène, se reprochant de s’être infligé pareilles brûlures. Il contempla son ravisseur. Ce dernier, les deux mains tendues face au brasier, semblait fixer les flammes à la recherche de quelques présages. Pory patienta. L’orque ne bougeait toujours pas. Doucement, il se saisit d’une pierre allongée à angle droit, se signa d’un geste imprécis, puis se dirigea vers son agresseur. Il emprunta sans un mot le sillon obscur de son ombre portée.

À mi-chemin, il songea à quelques stratégies : son adversaire était grand, robuste, le plastron caché sous sa longue veste lui permettrait de dévier l’assaut. Il ne le tuerait pas. Sa seule option consistait à le blesser grièvement, et afin d’assurer sa fuite. Mais où ? Les yeux, comme Jair ? La gorge, comme Eva ?

— Moi, c’est In’kiro. J’travaille avec...

L’écho produit manqua de le faire chuter. Ses mains tremblaient, de petites taches noires parsemaient le tour de ses poignets. L’autre n’avait rien vu. Il s’avança à tâtons, veillant à bien éviter tout obstacle. Sa cible, sans se retourner ni cesser son élocution, amorça sa descente. L’enfant retint sa respiration. Son adversaire s’apprêtait à s’asseoir, à lui présenter de lui-même son point faible. La créature plierait les genoux, se tiendrait des deux mains, jusqu’à rencontrer le contact du sol. L’équilibre grégaire précédant cet instant précis constituait l’opportunité rêvée. L’action se déroula comme prévu, à ceci près que Pory souffrait le martyre. Il parvint toutefois à monopoliser toutes ses forces, éleva ses deux membres meurtris au-dessus du crâne de son ravisseur. La pierre frappa, étincelant sous la lumière du foyer. Un véritable boulet de canon percuta alors le petit garçon qui, projeté en arrière, tomba sur le coude, puis roula sur le dos. Il encaissa deux attaques consécutives, chacune portée sur son flanc droit, puis sursauta au son de la lame du poignard plantée à quelques centimètres de son oreille.

Un épais filet carmin en travers du visage, l’orque se tenait au-dessus de lui. Il se protégea des deux mains.

— Tu vois, Por-y-duro des interrogatoires de c’genre là, j’en ai mené des centaines, des milliers même, et pas qu’avec des petites frappes. T’a aucune chance contre moi.

Ce sur quoi celui-ci se retira, et Pory, les paupières mi-closes, crut observer une perte nette de luminosité. Ses muscles se contractèrent, sa gorge se resserra. Il était convaincu d’assister au second départ de son ravisseur. Le supplice recommençait.

— Respire, reprit la Charogne alors que la portée des flammes redoublait. « Relève-toi et réfléchis, Por-y-duro. Je pense que t’as très bien saisi la situation. Tu sais que jusqu’ici j’y suis allé mollo. T’as compris qu’avec ou sans ton accord, j’obtiendrais ce dont j’ai besoin. J’ai fait descendre tes potes, tu veux ma peau, c’est tout à ton honneur. Mais tu sortiras pas d’ici vivant. Ces grottes sont vastes, gamin, plus que tu ne le crois. »

Il tira de son sac un linge, avec lequel il nettoya sa plaie. Un fumet alléchant de viande rôtie inondait la pièce.

— T’as du cran pour ton âge, t’as de la jugeote aussi, quand il s’agit pas de brûler des cordes. T’as du potentiel, et je m’y connais. T’auras aucun mal à survivre dehors. C’est la belle vie, tu verras.

De nouvelles bûches s’ajoutèrent à celles présentes. Pory respirait de grandes bouffées d’air frais, le regard perdu dans les méandres de la voûte. Le spectacle des étoiles filantes se poursuivait. Isaî et Jair étaient morts. Damian s’était enfui. Quelles différences fondamentales séparaient les mercenaires de la communauté ? Ceux-ci n’obtenaient-ils pas, comme Jair le lui avait dit, leur gagne-pain dans le malheur des autres ? Il songea aux deux voyageurs massacrés la veille, revit leurs traits terrifiés, leurs courses folles, futiles, devant les chevaux des éclaireurs. Combien mourraient chaque jour, chaque semaine, afin d’assurer sa subsistance ? La communauté ne méritait-elle pas son sort ? À cette seule pensée, le petit garçon subit un haut de cœur puis, pris de vertige, s’empressa de vomir quelques glaires. La crise passée, il se redressa, boitilla jusqu’à rencontrer le regard de son ravisseur.

Ce dernier, inexpressif, tournait une broche improvisée au-dessus du feu. Elle grinçait.

— C’est… c’est d’accord, balbutia l’enfant, « mais a une condition : ma maman reste en vie et j’irais la chercher. Tu nous laisses filer tous les deux. »

— Impossible.

— On dira rien à personne. On partira dans la nuit.

La rotation terminée, l’orque récupéra un par un les aliments roussis. Du pain grillé, du maïs ainsi qu’une impressionnante portion de viande tombèrent dans une écuelle. L’enfant saliva à la vue du festin, qui représentait à vue de nez l’équivalent de quatre ou cinq rations. Cette assiette était pour lui. Pory, les bras tendus, les yeux rivés sur la nourriture, sembla lutter contre son propre instinct. Il recula d’un pas. La bête grogna, puis reposa l’objet, bien en évidence.

— J’irais chercher ta mère. Toi, tu m’attendras ici. Ça te dit quelque chose le code de Tari’mo ? (L’enfant déclina de la tête) Eh bha c’est pas plus mal, les humains passent leurs temps à raconter des âneries à ce sujet. Regarde un peu ça.

Il retira son manteau, révélant l’entièreté de son plastron. Celui-ci, formé de petites écailles de métal arrondies, était découpé au niveau des bras. La mâchoire supérieure d’un loup épousait la pointe de ses deux épaules, surplombant un symbole figurant deux haches croisées. Pory reconnut le trait de l’Unique, puis fixa son attention sur les colonnes constituées de vieilles cicatrices occupant les avant-bras. L’orque pointa en leur direction.

— Ça, c’est pour chacune de mes bêtises, des erreurs de jeunesse, rien de bien méchant quant on connaît celles de mes frangins. On les fait nous-même avec un couteau. (Il indiqua de son gros index vert-pâle trois des peintures dessinées par dessus) Ses traces signifient que j’ai réparé les pots cassés. Les orques ne mentent pas, Por-y-duro, et si ça te suffit pas…

Il attrapa son bagage, l’ouvrit puis sortit trois nouveaux feuillets. Le tout fut trié, vérifié, puis tendu à l’adresse de l’enfant. Celui-ci sursauta. L’esquisse d’un militaire au regard flamboyant, à la moustache relevée, aux sourcils épais, gisait au bas de la première page. Le commandant Bolles dans ses jeunes années.

— Je ne sais pas lire, admit-il enfin, le teint rougi.

— Tu permets, le coupa presque son interlocuteur tout en reprenant la copie. « Ici, il est écrit : la municipalité de la bourgade de Cruce adjure qui voudra bien l’entendre de porter hors d’état de nuire la personne de Benedict Bolles. Tout exécutant est prié, à cet effet, de privilégier la capture à l’assassinat. »

— C’est pas toi qui as tué notre éclaireur ?

— Dégât collatéral. (Il s’interrompit, avant de reprendre d’un timbre anormalement doux) Je fais pas ça de gaîté de cœur, tu sais. J’vais même te dire une bonne chose : le vieux Bolles, je le connais. C’était un chef remarquable, loyal et inflexible. Il savait se faire respecter, sans s’emmerder avec des détails. Me regarde pas comme ça gamin. Je te l’ai dit tout à l’heure, tes petits camarades c’est de l’histoire ancienne. Bolles s’est condamné à mort en levant la main sur Medellín. Quelqu’un doit s’en occuper. (Il soupira) Ta mère et toi vous avez rien à voir avec ça, c’est pourquoi j’accepte tes conditions. Marché conclut, Por-y-duro ?

— Marché conclut. Oui, ou non ?

Silence.

— O...Oui !

— À la bonne heure. Allez, viens par là. (Il frappa du poing l’endroit désiré) Et n’oublie pas ton assiette.

Poryrudo Vivir, tout en avalant ce qui lui semblait être le plus copieux dîner de toute son existence, débuta la description de chacun des éléments demandés. Hésitant d’abord, il évoqua les Adjoints, les Meneurs, le nombre d’habitants, la proportion d’anciens soldats parmi ceux-ci. Il poursuivit sur les désertions alliées, l’état des réserves, la topographie, les disputes, les rondes et les dispositifs de sécurité. Enfin, il retraça librement les négociations avec Basile, le sacrifice de Luis, la colère d’Hernan, la découverte du corps de Victor Rasguro et la formation d’une équipe de reconnaissance.

Puis il viola le secret, et décrivit le Terrier.

L’orque écoutait, griffonnait sur son carnet. Son regard reflétait un certain détachement.

Vous lisez l’édition Live de MISE A SAC, , de Le Roi Hurleur. CC BY-NC-ND 4.0
Dernière mise à jour du chapitre : 2025-07-22 (révision : -non défini-)
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