Miguel Fuerte
— Cassez-vous, grommela Miguel.
— On vit dans un pays libre, l’ami, pas de quoi s’agiter. On cherche simplement à rendre service. On pourrait… Je sais pas, intercédez en ta faveur auprès du Greffier par exemple. Qu’est-ce que t’en penses ?
— Tu veux rendre service, Alistar ? Le coupa le butor d’un ton sec. « Alors remballe ton baratin et va jouer aux petits soldats ailleurs. Putain, vous lâchez jamais l’affaire, les mecs, c’est dingue. Tu m’emmerdes. Tu saisis, ou je dois te l’épeler ? »
Juché sur un tabouret accoté à la table du couple, l’intéressé accueillit la saillie d’un rire gras. Il remua d’un geste circulaire le contenu de son bock d’étain, avala un restant de bière. Sur ses talons, deux solides gaillards vêtus de gilets sans manches montaient la garde. Miguel but à convenance, sectionna à l’aide de son couteau une pomme de terre cuite à la vapeur. Juliet, d’apparence réservée, l’interpella du pied.
Les babillages incessants des badauds enflaient aux alentours. De belles et dynamiques serveuses sillonnaient les allées fumantes du Trullo, des plateaux brillants en main. On réclamait ici une portion de garniture supplémentaire, là un verre de liqueur. Les ouvriers trinquaient, chantaient bras dessus, bras dessous, ou raillaient en vase clos la conduite des prélats de l’administration. Le tenancier s’affairait en cuisine. Des monceaux de paille sèche parsemaient le sol de terre battu, dispositif commun visant à éponger à la fois les accidents de parcours des serveuses et les vomissures fortuites des habitués. Faute d’un éclairage décent, des bougies à demi fondues déposées çà et là égayaient les tables occupées, soit les deux tiers de l’établissement.
La soirée s’annonçait riche en péripéties.
L’importun et ses comparses partis, Miguel s’ingénia à détourner la conversation. Peine perdue. Juliet désirait savoir qui étaient ces hommes, et pourquoi ils s’intéressaient à lui.
— Ah, ça. Des types de chez les Aigles.
— Les Aigles ?! Attends, tu me charries, là ?
La Gladiature Moderne passionnait les gazettes du quartier, déridait les pauses déjeuner des travailleurs. L’influence des deux principales cellules de supporters ponctuait jusqu’au quotidien des bonnes gens.
De fait, des rixes, des bagarres éclataient sans prévenir dans les bars malfamés ou les coupe-gorge, des guets-apens tendus aux sorties des règlements de comptes garnissaient les succursales des croque-morts. Des étendards blasonnés d’un rapace aux ailes déployées ou d’un loup féroce décoraient les territoires conquis. Des graffitis grivois appliqués durant la nuit dépeignaient les victoires et les défaites, les slogans mauvais des factions en lice. La loi était claire. L’ordonnance émise en 766 stipulait l’entière clandestinité de tel groupuscule. En théorie tout du moins. Les moyens manquaient. Suite au soulèvement de 769, les hauts fonctionnaires répugnaient à endiguer la menace. Aussi les vedettes de l’urbaine se tenaient à l’écart des grands rassemblements, ou n’intervenaient qu’en de rares occasions. Divisée en deux par un tracé imaginaire, la périphérie demeurait le terrain de jeux favori de deux équipes rivales : les Aigles (nordiste) et la Meute. (sudistes) Ils évitaient les faubourgs Est et le boulevard des morts, d’ordinaire occupé par la pègre.
— De vraies véroles, trancha Miguel, les bras croisés. Il tourna sur son séant, pointa du pouce l’importun. « L’autre guignol là-bas, Alistar, c’est leur rabatteur principal. En clair, son boulot consiste à dégoter de la chair fraîche aux quatre coins du bled, en particulier chez les groupes subalternes. Aucune race je te dis. Ils fricotent avec les barons, ils occupent les avenues, ils contrôlent les tavernes, les commerces. Le Trullo, par exemple, est rattaché aux Aigles. C’est un avant-poste important. Étant donné le profil des clients, t’imagines bien que les patrons des rades préfèrent conserver leur amitié plutôt que de leur chercher des poux ».
La jeune femme opina.
— Je pourrais t’en raconter de belles à leur sujet… Putain, t’en perdrais l’appétit. Faut admettre, ce sont des brutes. On n’est pas du tout sur le même délire chez les Écuyers. Beaucoup plus modéré.
— Vous avez des accords, c’est ça ?
— Oué. On crèche sur leur secteur alors on a souscrit à un genre de pacte de non-agression. Chacun chez soi, et personne ne sera blessé, qu’ils disent. Ça les empêche pas de chercher à nous impliquer à la moindre bévue ou de recruter parmi nos rangs. Ils nous méprisent, mais quand il s’agit de mater les bâtards de la coalition du nord, on nous fait savoir qu’on est à deux doigts du crime de lèse-majesté.
22 heures. Réceptifs à l’appel, avides participants et observateurs occasionnels se réunirent autour de la table de jeu. Les suites défilaient, Miguel gageait à loisir le montant de son salaire quotidien.
Il lissa son long bouc hirsute, tira sur sa cigarette. Il caquetait à qui voulait l’entendre qu’il remporterait la mise, promit d’avance une tournée générale à son auditoire. Juliet déposa un baiser sur sa joue, lui susurra à l’oreille qu’il serait préférable de renoncer. On siffla en conséquence de sa coquetterie. Les convives piochèrent chacun à leur tour. Fidèle au poste, le tenancier adressait de rapides indications au personnel féminin. Un contremaître à la mine réjouie vantait ce soir les mérites de son entreprise, et par conséquent sa valeur propre. Un vieux hibou affublé d’un grand manteau vert pomme l’écoutait. Enfin, un trio d’ouvriers en bleu de travail, excédé sans doute par la verve implacable du manager. Appartenaient-ils à ladite société ? Mystère. En tout cas, ils ne daignaient guère contredire sa parole en public.
En raison d’une sérieuse déconvenue (laquelle consistait en un bluff ridicule suivi d’un gain conséquent au profil du contremaître), un ouvrier quitta la partie. Aussitôt Juliet se proposa de remplacer l’apostat. Elle noua sur sa nuque ses longs cheveux châtains, retroussa ses manches. Miguel n’en croyait pas ses oreilles.
— Huit dots de cuivre. Je suis, bredouilla-t-elle.
— Alors c’est comme ça, pesta son compagnon. « T’as rien trouvé de mieux à faire que de me poignarder dans le dos, petiote ? »
— On vit dans un pays libre, non ? Moi j’ai envie de jouer contre toi.
Rires et moqueries soulignèrent l’altercation. Miguel se retrancha derrière les sarcasmes. Elle voulait l’affronter ? Très bien. Il la plumerait en public. Elle se reprocherait son effronterie.
À peine avait-il formulé ses vœux que le vieillard au manteau vert suggéra à sa moitié d’établir une alliance de circonstance. « Touche à ton cul, toi ! » fulmina le butor, piqué au vif. Juliet récusa cette idée. Elle préférait échouer seule, à la loyale, plutôt que triompher à son avantage. Le doyen salua son honnêteté. Son tour venu, elle doubla la mise, gratifia son âme sœur d’un clin d’œil complice. « Peste », grommela Miguel, qui dès lors compris son manège. La jeune femme souhaitait l’emporter, en effet, mais pas par provocation ni sur le compte de l’enrichissement personnel. Elle projetait d’éponger ses pertes. Elle lui reverserait l’argent sitôt dehors ou, le cas échéant, dépenserait celui-ci au terme de quelques copieux repas partagés par la suite. (La garce savait s’y prendre en ce qu’il s’agissait de régler la note en avance) En gros, elle le protégeait contre son gré, le maternait, tel un marmot indiscipliné. Il détestait ça.
Cependant l’on piocha à tour de rôle. Les participants pariaient à qui mieux mieux, se querellaient, jusqu’au bilan final. En fâcheuse posture, Miguel dévoila une paire, Juliet, une couleur. Le vieil homme au manteau vert présenta un brelan, le tenancier, une quinte.
Les ouvriers trépignaient d’impatience.
— Je regrette, les gars, vraiment, déclara le contremaître sur un ton ampoulé. Il découvrit du même coup une quinte flush royale, la meilleure combinaison possible. « Mais je suis en veine ce soir. »
Les deux ouvriers s’indignèrent du résultat, taxèrent de tricheur l’heureux gagnant. Outré, celui-ci quitta son siège, contourna la table puis, surplombant ses détracteurs, réclama qu’on retire sur le champ les présentes accusations. Le tenancier s’interposa. Miguel soumit au vote l’idée de fouiller au corps le lauréat, lequel accepta de contribuer à pareille comédie. Ils n’obtinrent rien de ce minutieux examen. Pas une trace de perversités n’entachait le témoignage du digne manager.
Il ne fraudait pas. Seulement, la providence avait choisi son camp.
Deux percussions répétées tirèrent les occupants du Trullo de leur mortelle léthargie. Un peloton armé se posta dans l’entrée. Un grand gaillard mal rasé franchit le seuil de l’établissement, baya aux corneilles, avant de courir s’installer au comptoir. Son gourdin bringuebalait à sa ceinture. Son uniforme rouge pétant couronné de fines épaulettes dorées dénotait de son grade supérieur. Sa casquette cornée, sa démarche chaloupée et son haleine fétide renseignaient du motif de sa visite.
— Qu’est-ce que je vous sers, brigadier Borracho ? demanda le tenancier, le nez déjà sur la bouteille correspondante.
— Une eau-de-vie. Grouille, pesta l’autre.
Sa chope remplie à ras bord, Borracho souffla à la surface de la liqueur, comme s’il s’agissait d’une boisson chaude. Il sirota son dû, critiqua sans ambages la décoration. Il pivota soudain sur son tabouret, balaya la salle d’un œil sombre. Un reniflement aigu précéda sa harangue.
— Prenez garde, braves gens, les ombres rôdent ce soir, je plaisante pas. Évitez la première avenue surtout, n’allez pas tenter le diable.
— On y pensera, chef.
— C’est bien, Fuerte. T’es un bon élément.
Alors que l’officiel tirait sa révérence, une ola générale souleva l’assistance. On porta un toast à « Bois sans soif Borracho », « l’ivrogne des cavernes, oh, pardon, des casernes. Ma langue a fourché, messieurs ». L’alcool désinhibait les cœurs, les aigreurs. Les habitués ne tarissaient pas d’éloges quant au comportement du brigadier.
— Pour la dernière fois, les gars, éclata le tenancier, « cinq minutes, cinq putains de minutes, c’est trop vous demander ? Vous vous payez sa tronche. Parfait. Mais faites ça dans les règles ! À peine barré que vous lui crachez à la gueule. Vous citez son nom, merde ! Qu’est-ce que vous croyez qu’il se passerait s’il vous entendait ? On parle d’une huile là, pas du dernier des loqueteux, bande d’inconscients. »
— Bien grasse, ton huile, vu le gabarit du bonhomme !
Nouvel élan tapageur.
— Sérieusement, patron, ça craint rien, avança le vieil homme au manteau vert. Il dégusta une lampée d’alcool. « Hum. Et même s’il nous écoutait, on est bien une vingtaine ici. Alors pointure ou non, c’est juste un ivrogne. Il va faire quoi ? Nous battre à mort ?
« Pas sûr qu’il soit capable de tenir la verge sans assistance ! », ajouta une voix au fond. Les ricanements redoublèrent aussi sec. Le tenancier lustrait la vaisselle à l’aide d’un chiffon humide. Il rétorqua :
— Il te collera en cellule, Abby. Il jouera de ses relations. M’étonnerait pas qu’il fréquente le directeur de la brigade de salubrité publique. Le témoignage d’un officier suffit.
— Il oserait pas !
— Tu crois ? Le plus simple c’est encore de vérifier.
Silence gêné dans la salle. Un brouhaha de rumeurs sourdes, de crachats fielleux succéda à la joute orale. Les clients avalaient cul sec leur consommation, juraient au diable. D’autres au contraire s’empressaient de murmurer l’Ave Maria. Le calme refit surface. Les chalands, par un savant mécanisme d’autodéfense, reportèrent leur attention sur divers sujets d’ordres triviaux : les impôts, l’immigration, la politique locale.
L’hiver tirait sa révérence. Le printemps arrachait de sa torpeur la végétation. La fête de l’éclosion approchait, un événement on ne peut plus essentiel au microcosme du prolétariat.
Dehors, la nuit noire, jalonnée de ténus halos. Les chouettes hululaient, les chiens jappaient par pavillon interposé.
— Tu bosses demain ? demanda Juliet.
— Yep, une semaine à gratter. Hausse de la production, selon un collègue. Personne pige pourquoi. Remarque, je pense que tout le monde s’en tape. On n’est pas difficile nous autres. Le pourquoi du comment, on laisse à ceux qui peuvent se payer le luxe de cogiter.
À la demande de Miguel, le couple vira plein gauche, enfila les rues, les boyaux sordides, de sorte à contourner la première avenue. « Parait que les ombres rodent, ce soir », imita-t-il lorsque sa bien-aimée s’inquiéta de l’itinéraire choisi. « En vrai, il balance pas que des conneries, le Borracho. Le boulevard est bondé de vide-goussets en cette saison, pas l’idéal pour une balade en amoureux. »
— Sûr que la compagnie des rats est merveilleuse.
— Rhoo, ça vaaa, elles sont pas si terribles, ces bestioles, faut juste savoir leur foutre la paix. Tiens, c’est comme tout à l’heure, aux cartes…
Il se tut, interdit.
— Oui ?
— Rien.
— Non, non, vas-y, je t’en prie.
La jeune femme s’était arrêtée net, le poussant à réduire l’allure, à se retourner. Elle le défiait, parée de ce regard courroucé qu’il ne connaissait que trop bien. « Nous voilà repartis ». C’était toujours comme ça. Un mot de travers, un mauvais pas, et la tempête grondait. Une seconde, ils se chamaillaient. Et soudain elle explosait sans prévenir, sans coup de semonce. Alors, il fallait justifier du moindre détail, revenir sur leurs échanges passés, argumenter. Les leçons de morales pullulaient. Telle conduite ne convient pas, telle autre t’attire des ennuis. Bha voyons ! Si la vie se résumait à suivre le sacro-saint sentier balisé par les curetons, personne ne se donnerait la peine de participer.
— Tu as des dettes. Tu flambes ton argent au jeu, tu payes la tournée aux copains, voir à l’ensemble de la clientèle. Cet Alistar se permet de venir te rappeler tes engagements à table et c’est moi qui devrais te foutre la paix, si j’ai bien compris ? Lança Juliet. « Laisse-moi terminer, s’il te plaît ! Quand on s’est connu, je me demandais comment tu pouvais, comment dire… assumer au quotidien. C’est vrai quoi, tu sors tous les soirs, tu te refuses rien. Je supposais que t’avais hérité de tes parents, d’un cousin, d’un oncle, je sais pas. J’étais bien naïve. Maintenant ça suffit. Ouvre les yeux, tu vas te faire tuer, Miguel. »
— J’ai déjà entendu ça.
— Parce que tu ne m’écoutes pas !
— Bien sûr que si !
— Non. Tu te comportes comme un gamin. Tu te crois plus futé que le reste du monde. Grandis un peu.
La colère creusait sa poitrine, asséchait sa gorge. Il ne frappait pas les femmes, mais ses battoirs le démangeaient sérieusement.
— Tu commences à me gonfler ! aboya-t-il. « Qu’est-ce que je devrais faire d’après toi ? Épargner ? Recompter mes petits sous en permanence, jeûner à l’approche de l’hiver, comme tous ces blaireaux résignés ? Non merci ! J’emmerde ta putain de morale. Regarde un peu autour de toi, putain, les dés sont pipés dès le départ, alors autant tricher ! Ils s’en privent pas là-haut, sur le Delta. Je veux vivre moi, vivre, tu comprends ça ? Profiter. J’en ai rien à cirer de me faire des ennemies ou de crever la gueule ouverte. Je regrette rien, j’ai jamais rien regretté de toute ma vie. »
— Tu sursautes à tout bout de champ. Tu passes ton temps à surveiller par-dessus ton épaule quand on se promène dehors. T’as perdu le contrôle, Miguel, la situation t’échappe, avoue-le au moins !
N’obtenant aucune réponse, elle décrocha sa bandoulière, se saisit de sa sacoche par les coutures. Elle projeta sur lui une volée de piécettes.
— Tiens ! Reprends ton précieux nectar. Il y a que ça qui compte de toute manière, ça et le grand frisson du jeu, pas vrai ? (Nouvelle salve étincelante) Allez, encaisse, profite ! Qu’est-ce que t’attends, c’est jour de paye, pauvre connard ! Ce coup-ci t’a gagné, je jette l’éponge !
Son pécule épuisé, Juliet annonça souhaiter rentrer seule. Miguel lui bloqua le passage, insista, l’empoigna par la taille. La voix de la jeune femme chevrotait. Les larmes roulaient sur ses joues. Il renonça bientôt, la couvrit d’invectives pendant et après son départ.
Abandonné, il piétina un moment, tourna en rond, cracha. De quel droit fourrait-elle son nez dans ses affaires ? Il accumulait les dettes ? Il se battait ? C’était SON problème. Et puis qui ne recourrait pas au service des prêteurs sur gages ? Personne. Personne, ou presque. En outre, elle-même empruntait régulièrement, preuve d’une flagrante hypocrisie. « Je gère, à la différence de toi qui jettes l’argent par les fenêtres », répliquait-elle d’un air sec, lorsqu’il le lui rappelait. « Je regrette. Un crédit est un crédit, mademoiselle ». Bien entendu, elle piquait sa crise.
Arrivée à hauteur de ses appartements, le butor avisa sur le seuil la silhouette ombragée d’un homme à l’allure gauche, les cheveux en bataille. Il se surprit à trembler, rajusta la sangle de sa besace pleine. Debi ? songea-t-il. Non, Debi n’avait pas reparu devant lui depuis la sévère déculottée infligée ici-même. Il avait balayé son gorille et lui avait presque brisé le bras. S’il retentait sa chance, il ne viendrait pas seul. Qui d’autre en ce cas ? Copa ? Tronco ?
« T’as perdu le contrôle, avoue-le. »
L’inconnu arborait une chemise à bretelle surmontée d’un poncho. De franches salutations accueillirent son examen.
Peut-être avait-elle raison. Les gorilles du Greffier le pistaient. Des brebis dociles se découvraient d’immenses paires de couilles. Était-ce l’approche de l’éclosion qui les excitait ? La peur d’une énième épidémie ? La disette ? Il savait son système faillible, pas à bout de souffle. Il poursuivit son chemin, détendu, prêt à fondre sur son agresseur.
— T’es qui, toi ? Qu’est-ce que tu me veux ?
— Monsieur Fuerte, je présume ? Éluda son interlocuteur, « Vous n’êtes pas facile à trouver. Permettez-moi de me présenter, je me nomme Horace Pimienta. Vraiment, c’est un honneur de vous rencontrer…